Pas une nécessité financière La manne d’argent européenne n’est cependant pas indispensable à la survie financière du Standard.
« Elle permettrait de combler le déficit, mais pas de gagner de l'argent », explique au Soir, du 11 décembre 2004,
Luciano D’Onofrio.
Prévoyance et caractère aléatoire de résultats obligent :
«Notre budget n'est pas basé sur l'obligation d'une campagne européenne. On ne l'établit pas en fonction d'une participation à l'épreuve internationale», répète Michel Preud’homme le 14 octobre 2005 à La Dernière Heure.
Pour rappel, le Standard doit combler, bon an mal an, un déficit d’environ 3 millions d’euros par la vente de joueurs. Décrocher le pactole de la Champion’s League permettrait donc, en principe, d’assurer une meilleure stabilité au noyau de joueurs.
Le Standard s’est approché de l’objectif CL durant la saison 2003-2004, mais s’est effondré dans le sprint final avec le FC Bruges, obtenant l’UEFA en lot de consolation.
Pierre François avait affirmé que pour la reprise des entraînements en juin 2004, le noyau serait complet. Ce ne fut pas le cas, et il s’en défendit dans le magazine officiel du club de juillet-août 2004 :
« Je crois sincèrement que nous aurions tenu parole si nous avions été engagés en Ligue des Champions. Car l’échéance venait plus tôt. Cela n’étant malheureusement pas le cas, nous avons travaillé en prenant du recul. » Précisons que les Rouches auraient dû disputer un tour préliminaire.
Deux ans plus tard, l’accession à la grande tirelire s’est rapprochée. En étant vice-champion, le Standard décroche le droit de prendre part au 3e tour préliminaire, face à un adversaire solide mais jouable, le Steaua Bucarest. Les supporters ayant en mémoire les déclarations du directeur général deux ans plus tôt pouvaient donc s’attendre à ce que l’équipe soit prête dès août 2006. Ce fut tout le contraire, avec un noyau à nouveau en reconstruction et un entraîneur, Johan Boskamp, réclamant des renforts à cor et à cris alors que la Champion’s League frappe aux portes de Sclessin…
Pourtant, la couleur avait été annoncée.
Luciano D’Onofrio déclarait dès mai 2006 dans le Standard Magazine que :
« Notre but n’est pas de former un groupe pour la Ligue des Champions mais pour le championnat de Belgique. Ce qui ne veut pas dire non plus que nous ne voulons pas avoir un groupe capable de gagner des matches de poules en C1. »Le directeur technique, Michel Preud’homme, est plus précis dans la presse le 25 juillet 2006 :
"Cela aurait été différent si nous avions été qualifiés directement, mais nous n'allons pas y investir de l'argent maintenant. Attendons de voir, et en cas de qualification et il sera encore temps d'aviser." Le jour du match aller, le 9 août, il réaffirme à la DH qu’une qualification n’est pas vitale pour le club :
"Vitale ? Non. Mais une telle réussite nous permettrait d'accomplir plus rapidement un pas supplémentaire à tous les niveaux. Au niveau sportif d'abord car l'expérience qu'on acquiert en disputant les poules se révèle incomparable. Au niveau financier ensuite, bien évidemment. Les rentrées que générerait la participation aux poules nous offriraient surtout la latitude d'étoffer en qualité l'effectif de la saison prochaine. Mais la qualification n'est pas vitale pour le Standard car depuis quelques années, le club se montre prévoyant dans sa gestion."La suite est connue. La Ligue des champions n’est pas passée par Sclessin.
Reste une question à laquelle le lecteur/le supporter répondra par lui-même : ce Standard-là s’est-il donné les moyens d’atteindre cet objectif ? En d’autres termes, n’est-ce pas un peu paradoxal de voir les revenus de la Ligue des champions, objectif énoncé dès le 17 juin 1998, sacrifiés sur l’autel de l’orthodoxie budgétaire alors que le club touche au but ?
« Le Standard doit s’autofinancer, c’est une priorité. Sauf si quelqu’un veut y engager son propre argent comme on l’a fait, il est le bienvenu. En attendant, un titre de champion qui mettrait le club en péril ne m’intéresse pas», affirmait Luciano D’Onofrio dans le Standard Magazine d’août 2006.
Et il renchérit dans Le Soir du 4 novembre 2006 :
« Je veux d'abord une gestion en équilibre, juridiquement bonne, et que tout le monde soit payé à la fin du mois. Je ne veux pas mettre le Standard en danger pour des ambitions personnelles ou pour des questions de vanité. Cela fait six ans que ce club est en équilibre, quasiment sans coupe d'Europe. C'est une belle satisfaction. »«
Mais, je le répète, pas question de jouer au poker sportif et d'accumuler des dettes qui mettraient en péril l'avenir du club », répète-t-il encore à la Gazette des Sports le 16 mars 2007.
Donc, risque zéro…
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